Un petit essai clinique a montré que les chercheurs peuvent utiliser la modification génétique CRISPR pour modifier les cellules immunitaires afin qu’elles reconnaissent les protéines mutées spécifiques aux tumeurs d’une personne. Ces cellules peuvent ensuite être libérées en toute sécurité dans l’organisme pour trouver et détruire leur cible.
Il s’agit de la première tentative de combiner deux domaines brûlants de la recherche sur le cancer : l’édition de gènes pour créer des traitements personnalisés et l’ingénierie des cellules immunitaires appelées cellules T afin de mieux cibler les tumeurs. L’approche a été testée sur 16 personnes atteintes de tumeurs solides, notamment du sein et du côlon.
“Il s’agit probablement de la thérapie la plus compliquée jamais tentée en clinique”, déclare le co-auteur de l’étude, Antoni Ribas, chercheur en cancérologie et médecin à l’université de Californie à Los Angeles. “Nous essayons de faire une armée à partir des propres cellules T d’un patient”.
Les résultats ont été publiés dans Nature1 et présentés lors de la réunion de la Society for Immunotherapy of Cancer à Boston, Massachusetts, le 10 novembre.
Des traitements sur mesure
Ribas et ses collègues ont commencé par séquencer l’ADN d’échantillons de sang et de biopsies de tumeurs, afin de rechercher les mutations qui se trouvent dans la tumeur mais pas dans le sang. Cette opération a dû être effectuée pour chaque personne participant à l’essai. “Les mutations sont différentes dans chaque cancer”, explique M. Ribas. “Et bien qu’il existe des mutations communes, elles sont minoritaires”.