Aujourd’hui nos “valeureux imposteurs” m’ont supplié de leur laisser célébrer peinardement la qualification des cœlacanthes, un vœux qui a obtenue gain de cause. Du coup je vais, le temps d’une journée abdiquer la politique comorienne, mon thème de prédilection pour attaquer un sujet aussi sociétal que communautaire qui m’intrigue.
Il m’est arrivé souvent de flâner dans les rues de la capitale et sa banlieue, ou quand je squatte les cérémonies culturelles et de mariage auxquelles je suis convié ou parfois même dans les transports et d’assister à des scènes de moquerie et de mépris entre comoriens. Irrité par ces comportements affligeants qui n’honorent que leurs auteurs, je me suis dis qu’il est de mon devoir et d’ailleurs, ceux de tout être épris de justice de prendre la parole pour manifester son désarrois face à cette attitude que j’estime intolérable. Rassurez vous, je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, je tiens juste à dénoncer ce qui semble pour moi injuste. Loin de moi aussi l’idée d’extrapoler un sujet aussi complexe.
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Capture d’écran youtube du film, DJOMANI: Mon mari est un blédard |
A la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle apparut un vocable issue du jargon militaire et de la langue arabe qui désignait la population maghrébine issue de l’immigration. Le fameux “Blédard”. Ce terme qui à la base, n’avait rien de péjoratif est devenue aujourd’hui la clef de voûte qui fragmente honteusement notre diaspora: Entre descendant d’immigrés, immigrés “intégrés” et les autres qu’on les surnomme satiriquement blédard.
Au moment ou même ceux qui détiennent le passeport rouge ne sont plus considérés comme français, (Nadine Morano m’en est témoin) qu’on devrait se souder et agir d’une seule voix, sans pour autant basculer dans la victimisation,on trouve malheureusement le moyen de se désunir comme si la race blanche et la culture judéo-chrétienne connaissaient des accents. Il est temps de changer nos mentalités et de permettre à tout un chacun de se faire une place dans ces terres qui nous y sont hostiles.
Nous ne devons pas ignorer une réalité, Ex Nihilo, nos parents ont réussi à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui et Dieu seul sait s’ils parlaient verlan ou si dans leurs reparties il y’avait du “wesh ma gueule”.
Mais bon, on sait tous que dans cette histoire, il y’a ceux qui croient et ceux qui croivent.
Que la paix soit sur vous comme disait Ali !!
Rakib Matoir